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Casser la glace : Le chemin de U SPORTS vers la LPHF

Rachel Ivay

Historiquement, de nombreuses joueuses de hockey de U SPORTS n'ont pas envisagé la possibilité de poursuivre leur carrière sportive au-delà du niveau universitaire.

Cependant, l'année dernière, avec la création de la Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF) et le succès qu’elle a connu, les choses ont changé. Ce nouveau circuit offre la possibilité d'une carrière professionnelle dans le hockey aux anciennes et joueuses actuelles de U SPORTS.

Jade Downie-Landry est un exemple de ces anciennes joueuses des rangs universitaires.

Québécoise ayant grandi en jouant au hockey dans une ligue de garçons, Jade s'est inscrite au Collège Dawson de Montréal pour poursuivre ses études et continuer à pratiquer son sport. Après ses années de CÉGEP, Downie-Landry n'était pas certaine de l'orientation que prendrait sa carrière dans le hockey. Elle dit qu'elle n'a jamais cru qu'elle pourrait même jouer au sein du circuit de U SPORTS.

« Je n'avais pas l'habitude de penser au hockey à long terme, » a déclaré Downie-Landry.

« J'ai toujours joué parce que mon frère jouait et que je voulais faire comme lui. »

Downie-Landry explique qu'en grandissant, le hockey de compétition pour les filles de moins de 14 ans n'était pas aussi répandu que pour leurs homologues masculins. Par conséquent, elle a commencé et grandi en jouant avec les garçons, et quand elle a atteint l’âge d’intégrer une équipe, elle a choisi de rester avec les garçons.

« J'ai grandi en étant exposée au hockey masculin, je ne connaissais donc pas grand-chose au hockey féminin à l'époque, » raconte Downie-Landry.

« Cependant, j'ai aussi apprécié l’expérience d'être entourée de garçons. J'y étais habituée et c'est ce qui m'a plu. »

Downie-Landry dit qu'elle n'a jamais vraiment pratiqué du hockey compétitif avec des filles avant d'arriver au CÉGEP, et c'est à ce moment-là que les occasions se sont présentées.

« À ma première année au CÉGEP, mon entraîneur était Scott Lambton. Il m'a dit : “Tu sais, il faut que tu commences à penser aux universités”, » explique Downie-Landry.

Bien qu'elle ait eu l’option de choisir entre plusieurs universités, Downie-Landry savait qu'une fois que l'Université McGill s'était montrée intéressée, c'était le bon choix pour elle.

« C'était comme un rêve de petite fille qui se réalisait, » a déclaré Downie-Landry.

« Le choix n'a pas été facile, mais je savais au fond de mon cœur que c'était la bonne décision. »

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Credit McGill Athletics

C'est pendant son séjour à McGill que Downie-Landry a rencontré quelqu'un qui a changé sa perception du hockey féminin.

Alors qu'elle se demandait si sa carrière irait loin après l'université, Peter Smith, ancien entraîneur=chef de McGill, lui a offert quelques paroles d’encouragement. Il lui a rappelé qu'elle pouvait exceller si elle continuait à travailler. C'est ainsi que sa confiance en elle s'est accrue.

Après six ans dans l’uniforme des Martlets, Downie-Landry a finalement atteint ces sommets en 2022 en faisant ses débuts professionnels avec la Force de Montréal de la Premier Hockey Federation (PHF).

La ligue a cessé ses opérations après la première saison de l'équipe, pour faire place à la LPHF.

Au premier repêchage de la LPHF, Downie-Landry a été choisie au neuvième tour, soit au 52e rang au total, par l’équipe de New York.

« C'est une occasion unique dans une vie et je pense que nous faisons tout ce que nous pouvons pour que cela fonctionne et que le sport s’oriente dans la bonne direction, » indique Downie-Landry en parlant d'elle-même et d'autres joueuses repêchées.

Alors que la toute première saison de la ligue de hockey féminin touche à sa fin, celle-ci a connu un succès record.

Le 16 février 2024, Toronto a affronté Montréal au Scotiabank Arena devant une salle comble de 19 285 spectateurs, devenant ainsi le match de hockey féminin rassemblant la plus grande foule de l'histoire.

Cet exploit a abaissé un record établi il y a plus d'une décennie dans le cadre d’un match de la ronde préliminaire du Championnat mondial féminin de l'IIHF 2013 entre le Canada et la Finlande, qui avait attiré 18 013 personnes.

« Chaque fois que je joue, je suis à court de mots, affirme Downie-Landry. Parfois, en jouant, je regarde en l'air et je me dis que c'est de la folie. »

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Une athlète évoluant actuellement au sein d’une équipe de U SPORT espère vivre une expérience similaire à celle de Downie-Landry dans la LPHF.

La capitaine des Stingers de Concordia, Emmy Fecteau, vient de terminer sa dernière année avec son équipe universitaire après avoir remporté l'or aux Championnats nationaux de U SPORT pour la deuxième fois en trois ans, en battant les Varsity Blues de Toronto 3 à 1 à Saskatoon.

Fecteau affirme que depuis la création de la LPHF, les conversations entre coéquipières ont changé.

« Mes coéquipières sont très enthousiastes à l'idée que nous ayons cette possibilité et que nous soyons à notre tour repêchées l'année prochaine, » souligne Fecteau.

« En grandissant, mon rêve était de devenir une joueuse universitaire et de remporter un championnat national avec mon équipe universitaire. C’est sûr maintenant que le rêve est de devenir une joueuse de hockey professionnelle.

La carrière de Fecteau a commencé à l'âge de six ans.

« Mes parents ont vu que je voulais vraiment pratiquer un sport d'équipe, a déclaré Fecteau. Ils m'ont donc envoyée faire un entraînement sur glace et j'ai adoré ça. »

Fecteau a poursuivi sa carrière au CÉGEP, avec les Titans de Limoilou. À sa dernière année, elle a été repérée par les Stingers, où elle est devenue capitaine de l'équipe.

Aujourd'hui, Fecteau est un espoir en vue du prochain repêchage de la LPHF.

« Je suis très heureuse d'avoir cette occasion maintenant, » a déclaré Fecteau.

Fecteau et Downie-Landry ont toutes deux des conseils similaires à donner aux jeunes filles et aux femmes qui espèrent un jour faire carrière dans le hockey professionnel, et c'est tout simplement de s'amuser.

« Ne vous laissez pas piéger par les aspects négatifs du hockey, » a déclaré Downie-Landry.

« Rappelez-vous pourquoi vous avez commencé à jouer, car si vous perdez le plaisir, vous perdez la passion, et pourquoi jouons-nous si ce n’est pas pour s’amuser ? »